Plateforme officielle de ressources sur le moustique tigre
en Auvergne-Rhône-Alpes

Les moustiques

Les moustiques sont des diptères de petite taille appartenant à la famille des Culicidae. En région Auvergne-Rhône-Alpes, on dénombre une quarantaine d’espèces différentes qui vivent dans des habitats qui leurs sont parfois spécifiques. Certaines ne vivent que dans les creux d’arbres (Aedes geniculatus), d’autres préfèrent les marais (Aedes cantans, Aedes sticticus) ou encore des récupérateurs d’eau pluviale (Aedes albopictus, Culex pipiens). 

Quelques espèces fréquemment rencontrées dans la région :

Des espèces de sous-bois ou de marais à inondations temporaires

Aedes cantans

Ce moustique de grande taille (plus d’un centimètre) a une couleur générale brune avec des bandes ocre sur le corps et des annulations claires sur les pattes. On parle de moustique de printemps car les adultes s’envolent début avril. Ils ont une durée de vie de plusieurs mois et peuvent se déplacer sur quelques kilomètres. Les femelles piquent principalement le matin ou le soir mais peuvent également être agressives pendant la journée dans les sous-bois. Elles iront pondre durant l’été des œufs isolés sur les sols humides des marais. Les œufs passeront une partie de l’hiver en diapause (hibernation) avant d’éclore l’année suivante. Les larves se développeront alors dans des eaux fraîches de février à mars avant que n’émerge une nouvelle génération d’adultes au printemps. Chez Aedes cantans, il n’y a qu’une seule génération par an.

Aedes sticticus

Ce moustique de taille moyenne (entre 0.5 et 0.7 cm) est de couleur noire avec des taches blanches uniquement sur le corps. Les pattes, elles, sont entièrement noires. Aedes sticticus est un moustique d’été qui se rencontre dans les milieux humides et boisés entre mai et septembre. Les œufs sont pondus isolément sur le sol humide et chaque submersion par une crue engendrera une éclosion, un développement larvaire (de 1 à 2 semaines selon la température de l’eau) puis un envol d’adultes. On peut avoir jusqu’à cinq ou six générations d’Aedes sticticus au cours d’une même saison et les adultes peuvent se déplacer sur plusieurs kilomètres, créant des nuisances importantes loin de leur site d’émergence. Les œufs pondus en fin de saison (octobre) passeront l’hiver en diapause et écloront au printemps suivant dès la première submersion.

Une espèce d’étangs, mares et de marais avec présence d’eau supérieure à 3 semaines

Anopheles maculipennis

Les Anophèles sont des moustiques de grande taille (jusqu’à un centimètre). L’espèce Anopheles maculipennis se reconnait à ses tâches noires sur les ailes (maculipennis signifie d’ailleurs « ailes tachetées »). Chez cette espèce, les femelles émergeant après le mois d’août vont pouvoir passer l’hiver en diapause dans des abris (caves, grottes, étables). A la fin de l’hibernation en mars, ces femelles vont prendre un repas de sang puis pondre des œufs isolés à la surface de l’eau ; ensuite elles mourront rapidement. Ces moustiques d’eau semi-permanente (eau présente au moins quinze jours) se développent en génération continue, on peut donc trouver en même temps des œufs en train d’éclore, des larves et des adultes. Les larves peuvent se développer principalement dans des mares, des fossés et parfois dans des bidons de recueil d’eau pour l’arrosage des jardins. Le moustique femelle pique peu l’homme et préfère prélever du sang sur le bétail ou les animaux sauvages. 

Une espèce se développant dans les réserves d’eau 

Culex pipiens

Vous connaissez bien ce moustique, c’est celui que vous entendez la nuit dans votre chambre (pipiens signifie « gazouillis » en latin) ! De taille moyenne (entre 0.5 et 0.7 cm), ce moustique de couleur brune à ocre se déplace très peu au cours de sa vie (100 ou 200 mètres au maximum). Comme chez Anopheles maculipennis, les femelles émergeant après le mois d’août et tout-de- suite fécondées peuvent passer l’hiver en diapause dans des abris. Dès le mois de mars, ces femelles vont prendre un repas de sang puis elles iront pondre à la surface de l’eau des œufs regroupés en barquette de 200 à 400 œufs avant de mourir rapidement. De ces œufs seront issues les générations d’été. Le développement larvaire dure d’une semaine à un mois, il se raccourcît quand la température de l’eau augmente. Les larves se développent en zone urbaine dans les bidons de recueil d’eau, les sous-pots, les regards d’eau pluviale, des gouttières bouchées ou des piscines non entretenues, etc. On les trouve parfois dans des eaux semi-permanentes (présente au moins quinze jours) c’est-à-dire dans les fossés, les mares. D’avril à octobre, ce moustique se développe en génération continue ; on peut donc trouver en même temps des œufs en train d’éclore, des larves et des adultes. 

Une espèce de creux d’arbres

Aedes geniculatus

Aedes geniculatus est un moustique de taille moyenne (entre 0.7 et 1 cm), de couleur noire avec des taches blanches sur le corps. Son nom de geniculatus, qui signifie « genou » en latin, vient du fait que ses pattes sont noires avec une tache blanche uniquement sur la première articulation. Les larves sont présentes dans les arbres creux où l’eau de pluie peut persister. Elles se développent entre avril et octobre et sont particulièrement nombreuses lors des printemps pluvieux. Les adultes sont très agressifs envers l’homme, surtout pendant la journée. On les trouve surtout dans des zones boisées mais également en zone urbaine dans les parcs et jardins où poussent de vieux arbres creux. 

Aedes cantans​
Aedes sticticus​
Anopheles maculipennis​
Culex pipiens​
Aedes geniculatus​

Toutes ces espèces ont un cycle de développement similaire comportant 2 phases :

Phase aquatique

Première phase au cours de laquelle les œufs de moustiques vont éclore pour donner des larves qui se transformeront ensuite en nymphes. 

Les oeufs
œufs de moustique
Oeufs d’Aedes albopictus

Les œufs sont généralement fusiformes et mesurent environ 1mm de long. Ils sont blanchâtres au moment de la ponte et s’assombrissent dans les heures qui suivent. 

Les femelles pondent : 

– Sur un substrat humide susceptible d’être inondé par la suite pour une majorité d’espèces se développant dans les milieux naturels (marais, fossés…);

– Sur une paroi verticale (récupérateurs d’eau de pluie, regard…) pour le moustique tigre;

– À la surface de l’eau comme c’est le cas pour quelques espèces.

Les œufs du genre Aedes qui sont pondus isolément sur un substrat humide, doivent attendre d’être submergés pour éclore. Ils peuvent persister à l’état de dormance pendant plusieurs mois sur leur lieu de ponte.

Les larves
larves de moustique
Larves d’Aedes albopictus

Toujours aquatiques, l’évolution des larves s’accomplit en quatre stades, séparés par une mue leur permettant de passer d’environ 2 à 12 mm. 

Les larves sont mobiles et respirent pour la plupart grâce à un siphon respiratoire situé à l’extrémité de leur abdomen. 

Elles se déplacent par saccades et se nourrissent, généralement par filtration, soit sous la surface de l’eau, soit au fond du gîte larvaire. 

La durée du stade larvaire est très variable, de quelques jours, en été, à plusieurs mois, dépendant de la température. 

Les nymphes
nymphe de moustique
Nymphe d’Aedes albopictus

Le stade nymphal est un stade éphémère qui aboutit à la sortie de l’adulte à la surface de l’eau. 

Au cours de ce stade qui dure entre 24 et 48 heures, les nymphes ne se nourrissent pas, elles puisent dans les réserves stockées au stade larvaire et respirent par l’intermédiaire de deux trompettes situées sur la tête. Les nymphes sont mobiles, elles restent généralement à la surface de l’eau mais plongent dès qu’elles sont dérangées.  

Naissance croissance émergence et alimentation des moustiques

EID Rhône-Alpes pour la démoustication

Phase aérienne

Deuxième phase au cours de laquelle apparaissent les adultes (imago). 

Les moustiques adultes volent après avoir émergé puis s’accouplent. Chaque espèce de moustique a une période d’envol qui lui est propre. Ces périodes peuvent avoir lieu du mois de mars jusqu’au mois de novembre en fonction des conditions de températures. 

Leur alimentation, à l’état adulte, est essentiellement composée de matières sucrées (nectar des fleurs). Toutefois les femelles, après avoir été fécondées, piquent pour aspirer environ 1 milligramme de sang contenant des protéines indispensables à la maturation de ses œufs.  

Chaque espèce de moustique a une attirance plus ou moins marquée pour un groupe animal donné (les oiseaux pour Culiseta longiareolata, les batraciens pour Culex territans). Ainsi dans la région seulement une dizaine d’espèces sont nuisantes pour l’homme. Parmi elles, une majorité appartient au groupe Aedes, et sont naturellement présentes en Europe. Cependant, depuis quelques années des espèces exotiques font leur apparition sur notre territoire tel le moustique tigre. 

piqure moustique tigre zoom

Vidéo : Trompe de moustique sous la peau s’insérant dans un vaisseau sanguin 

https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0050464 

Moustique tigre : j'agis en tant que…

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Le moustique-tigre

Le moustique-tigre (en latin Aedes albopictus) est une espèce de moustique de petite taille : il mesure entre 5 et 10 mm. Il n’est pas plus gros que la planète Terre sur la pièce de 1 centime d’euro. Il est noir, tacheté de blanc sur le corps et les pattes. Il est caractérisé par la présence d’une ligne blanche sur la tête et le dosContrairement au moustique commun (culex) qui pique la nuit, le moustique-tigre pique le jour (diurne).

 
Savoir reconnaitre le moustique tigre

Cycle de vie

La femelle moustique-tigre pond ses œufs sur les parois asséchées de toutes sortes de petits récipients (pots, vases, bidons, rigoles, gouttières, avaloirs pluviaux, vieux pneus…). Quand le niveau d’eau augmente et submerge les œufs, ceux-ci peuvent éclore et donner naissance à des larves, qui évoluent en nymphes, puis en adultes. En été, la durée de développement de l’œuf à l’adulte dure 8 à 12 jours puis la durée de vie d’un adulte est de l’ordre d’un à deux mois. Plusieurs générations se succèdent au cours de la saison.

Le moustique-tigre a besoin d’eau pour son développement… Sans eau, il n’y a pas d’éclosion des œufs, donc pas de nouvelle génération de moustiques !

 

Nuisance : des piqûres en pleine journée !

Dans certaines zones, les moustiques-tigres sont tellement envahissants que les habitants ne peuvent plus profiter de leurs extérieurs.

Quand elle est fécondée, la femelle moustique-tigre pique pour prélever du sang nécessaire à la maturation des œufs. Au moment de la piqûre, elle injecte de la salive qui contient des substances anesthésiantes (pour ne pas être repérée au moment de la piqûre) et anticoagulantes (pour fluidifier le sang). Ces substances sont à l’origine d’une réaction inflammatoire qui peut provoquer l’apparition d’un bouton.

Le moustique-tigre pique le jour, et avec un pic d’activité le matin, et un autre en fin d’après-midi et soirée. C’est une espèce relativement agressive. La femelle pique plusieurs fois au cours de sa vie.

A noter : Les moustiques-tigres ne sont pas attirés par la lumière, mais par le CO2 que nous dégageons en respirant ainsi que par les odeurs (sueur, parfum) et la chaleur corporelles. 

De plus, Le moustique ne se nourrit pas que de sang ! L’alimentation des moustiques est principalement faite de nectar de fleur, qui est la seule source de nourriture des moustiques mâles. 

Le moustique-tigre se déplace peu : il n’évolue que dans un rayon de 150 mètres autour son lieu de naissance. Il se déplace également par les moyens de transports routiers et ferroviaires.

Le moustique-tigre est très lié à l’homme et vit à son contact car il y trouve :

– De la nourriture pour ses œufs lorsqu’il nous pique

– Des endroits pour pondre (récipients qui peuvent se remplir d’eau)

– Des lieux de repos (dans la végétation)

Il se développe surtout près des habitations, en zone urbaine ou périurbaine, en ville ou à la campagne.

Une espèce qui colonise le monde

Le moustique-tigre est originaire d’Asie du Sud Est et a colonisé une grande partie du monde, grâce à l’augmentation des échanges et du commerce international. D’origine tropical, il s’est adapté aux régions qui ont des hivers froids.

En Europe, il est présent en Italie, Espagne, Suisse, Belgique, Allemagne…

Il s’est installé en France en 2004, à Menton, en provenance d’Italie. Depuis cette date, il étend son aire d’implantation. Il a remonté la côte Méditerranéenne et a emprunté les grands axes de circulation. En 2023 il est présent dans 71 départements français, les départements du sud de la France étant les plus concernés.

Pour aller plus loin…

Podcast

Les conquêtes du moustique tigre

France Inter – La Tête au carré

Le moustique tigre a été détecté pour la première fois en Auvergne-Rhône-Alpes en 2012, dans 10 communes. Il s’est ensuite progressivement installé dans tous les départements de la région. Le Cantal, l’Allier et la Haute Loire étant les plus récemment impactés. 

Depuis 2018, il colonise plus de 100 nouvelles commune chaque année dans la région. En 2022 il a colonisé 152 nouvelles communes. 

Il est à ce jour installé dans 800 communes sur 4201 communes d’Auvergne-Rhône-Alpes. La plupart des communes concernées sont situées dans des zones urbaines et périurbaines. Ce sont 66% des habitants de la région qui sont impactés directement par le développement du moustique tigre.

Présence du moustique tigre sur les territoires :

Un moustique exotique qui a su s’adapter à notre climat

Les adultes moustiques-tigres sont présents de mai à novembre. Ensuite, quand les jours raccourcissent à l’approche de l’hiver, les œufs entrent en diapause (sorte d’hibernation). Ils écloront au printemps suivant, quand les conditions redeviennent favorables (remontée des températures et augmentation de la durée du jour). Ils se sont ainsi adaptés au climat tempéré.

Des maladies infectieuses

Le moustique tigre est potentiellement un vecteur de maladies infectieuses comme la dengue, le chikungunya ou le Zika, mais il ne les transmet que lorsqu’il a piqué une personne déjà infectée. En effet le moustique se contamine en piquant une personne malade qui revient d’un séjour dans un pays où ses maladies sont présentes. Il devient ainsi capable dans les jours suivants, et durant toute sa vie (soit environ 1 mois), de transmettre la maladie aux personnes qu’il piquera par la suite. 

Lors de la piqûre, le moustique prélève du sang de sa proie qui peut être infecté par des virus ou autres parasites. Ces derniers vont se développer dans le corps du moustique et être ensuite stockés dans les glandes salivaires. À la prochaine piqûre, le moustique va contaminer sa nouvelle proie en lui injectant sa salive infectée. 

(c) Balazs Gardi - https://www.flickr.com/photos/balazsgardi/6015060750

La situation épidémiologique en Auvergne-Rhône-Alpes (source site ARS ARA)

Virus de la Dengue

Depuis 2022, le moustique tigre est implanté dans les 12 départements d’Auvergne-Rhône-Alpes.

En 2023 [lire l’actualité complète] :

  • 1543 communes sont considérées comme colonisées dont 261 nouvelles, soit 1/4 des communes de la région.
  • 83 % des signalements se sont avérés positifs et ont donné lieu à 255 enquêtes entomologiques.
  • 358 pièges ont été installés dans 155 communes. 59 % des pièges étaient positifs, permettant de valider la présence de moustique tigre sur 118 communes.
  • 252 cas d’arboviroses (maladies virales transmises par les moustiques) importés ont été déclarés en Auvergne-Rhône-Alpes. Il s’agissait de personnes revenant de voyage en zone intertropicale, où ces maladies sont endémiques. Ce nombre très important a pour origine les épidémies de dengue déclarées dans les Antilles Françaises au cours de l’été 2023. Ces déclarations ont donné lieu à 216 investigations entomologiques à proximité des lieux fréquentés par les malades et à la mise en œuvre de 53 traitements adulticides (destruction des moustiques adultes) dans l’objectif de prévenir une transmission locale.
  • Deux cas autochtones de dengue, c’est-à-dire des malades qui ne revenaient pas de voyage, ont également été recensés dans la Drôme. Les investigations traitement réalisés réalisés autour de ces cas ont permis de s’assurer de l’arrêt de la transmission locale.

 

 

En 2024, la circulation des arboviroses est très importante en zone intertropicale : le nombre de cas importés est très largement supérieur à celui observé les années précédentes (données 2024).

Les voyageurs en zone intertropicale sont donc appeler à une très grande vigilance pour limiter les piqures de moustiques. Au retour, dès l’apparition de symptômes évocateurs de ces maladies survenant dans les 15 jours suivant le retour, il est recommandé de se protéger des piqures de moustique et d’aller consulter son médecin traitant en lui précisant que vous revenez de voyage.

 

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